Alison – La découverte des freins restrictifs de ma fille a révolutionné mon allaitement

Parfois, l’allaitement est parfaitement simple et spontané dès le début.

Mais d’autres fois, allaiter relève d’un véritable parcours du combattant (ou de la combattante devrais-je dire 😉)

Et c’est ce qu’à vécu Alison avec son deuxième enfant…

Jusqu’au jour où elle a découvert la principale cause du problème : les freins restrictifs de sa fille !

Aujourd’hui, elle témoigne de cette expérience susceptible d’aider d’autres mamans… 💪​

Hello, tout d’abord, je te propose qu’on commence par une petite présentation !

Je m’appelle Alison, j’ai 30 ans, et je suis maman de 2 enfants : Alessio qui a 5 ans et Arya qui a 1 an. Je vis en Normandie avec mon conjoint.

Avant de devenir mère, quel était ton rapport à l’allaitement ? Envisageais-tu déjà d’allaiter ou pas du tout ?

Au début, pas du tout. Puis, j’ai travaillé dans une usine. C’est en découvrant le processus de fabrication du lait en poudre qu’est née l’envie d’allaiter.

Et tu as donc allaité tes enfants ?

Oui, j’ai allaité mon premier enfant au sein durant 3 mois. Puis, j’ai repris le travail, et j’ai continué avec du tire-allaitement jusqu’à ses 1 an. Je tirais entre 1 et 1,2 litre de lait par jour. Je n’avais donc pas besoin de tirer la nuit. J’ai toujours eu une production abondante de lait, cependant, je n’avais aucun suivi, et les tirages étaient douloureux. Mon fils ne voulait plus du sein. C’est au moment de mon déménagement en Normandie que j’ai donc arrêté.

Pour ma fille, je ne voulais pas revivre le tire-allaitement. Je suis éducatrice sportive, et j’ai décidé de prendre un congé parental jusqu’à ses 2 ans. J’envisageais de l’allaiter au sein 1 an puis d’arrêter. Mais aujourd’hui, elle a 1 an, et je n’ai aucune envie d’arrêter !

Le tire-allaitement consiste à tirer son lait maternel et le donner à son bébé dans un autre contenant

Comment se sont déroulés tes accouchements ?

Pour mon fils, j’ai eu une grossesse compliquée, avec coliques néphrétiques. Mon accouchement a également été très difficile. J’ai eu une césarienne d’urgence. Il y a eu beaucoup de peur, bébé a manqué d’oxygène… Mais maintenant, tout va bien. 

Pour ma fille, j’ai vécu un accouchement de rêve, par voie basse, avec péridurale. Cependant, la suite n’a pas été aussi facile… Le placenta n’arrivait pas à sortir, je suis tombée à 4 de tension, j’ai accouché à 7h20 et j’ai pu remonter en chambre à seulement 12h. Je suis restée 7 jours à l’hôpital avec un hématome très douloureux

Et les débuts d’allaitement ? Est-ce que c’était un geste naturel pour toi ? As-tu eu de l’aide ?

Avec mon fils, tout s’est passé de façon très naturelle. C’était merveilleux. Je n’ai pas eu mal. J’ai tout de suite adoré. Il a eu besoin du DAL le premier jour. Mais dès le lendemain, il tétait parfaitement au sein. J’étais la seule patiente de la maternité, donc tout le personnel était pleinement disponible pour m’accompagner. 

Le DAL est un dispositif d’aide à l’allaitement. Cet accessoire se compose d’un tuyau très fin à placer sur le mamelon. Celui-ci permet de complémenter le bébé (en lait maternel ou PCN (préparation commerciale pour nourrisson)) pendant qu’il tète

Et pour ta fille… ?

Pour ma fille, ça a été tout le contraire. C’était mon deuxième enfant, et je pensais donc que tout serait simple. Pourtant, dès le début, j’ai eu des crevasses qui me faisaient très mal. J’utilisais de la lanoline, mais sans succès. J’ai mis ça sur le compte de mon hématome lié à l’accouchement. J’ai accouché à la maternité de Caen et le personnel était débordé. Ils n’avaient pas le temps de m’aider.

C’est seulement à la sortie de la maternité qu’une sage-femme m’a donné un bâton noir à allumer pour faire de la chaleur en face de mon téton, ce qui m’a soulagé. Grâce à cet accessoire, je n’ai même pas eu besoin d’utiliser mes coquillages d’allaitement.

Le bâton de moxa se compose généralement de charbon et d’herbes médicinales. Lorsqu’il se consume à proximité du mamelon (environ 3 centimètres), sa chaleur favorise sa cicatrisation

Malheureusement, au bout de 2 mois, l’allaitement d’Arya est redevenu difficile. J’avais un REF et elle ne voulait plus téter. J’étais obligée de l’allaiter quand elle dormait. Sinon, elle jetait sa tête en arrière, s’étouffait en tétant, hurlait… J’ai consulté un ostéopathe en pensant à un éventuel torticolis. Mais cela n’a rien arrangé. J’ai vraiment cru tout arrêter et redevenir tire-allaitante.

Le REF est un réflexe d’éjection fort. Cela signifie que lorsque le bébé tète, le lait coule trop rapidement. Il peut également se manifester par des jets de lait importants. Le REF peut être associé à une hyperlactation. Il est parfois le signe d’un trouble de succion.

Comment as-tu découvert qu’elle souffrait d’un frein de langue restrictif ?

J’ai d’abord pris rendez-vous avec une conseillère en lactation et une conseillère en allaitement, mais ces deux consultations ont eu lieu uniquement en visio et par téléphone. Les professionnelles n’ont donc pas vu ma fille et m’ont seulement donné des conseils par rapport à mon REF.

Seule face à cette situation, j’en pleurais tous les jours. Je n’avais pas de famille en Normandie, alors ça me faisait du bien de me confier sur les réseaux sociaux. Un jour, j’ai fait une story concernant toutes ces difficultés

C’est là qu’une abonnée m’a répondu qu’elle avait rencontré un problème similaire et qu’elle avait finalement découvert que sa fille avait des freins de langue. Et c’est uniquement lorsqu’ils ont été coupés que son allaitement est redevenu complètement serein !

J’ai donc décidé de me rendre à la PMI. Ils m’ont orienté vers une personne formée aux freins. Celle-ci m’a bien confirmé qu’Arya avait, non pas 1, mais 4 freins restrictifs : 1 sous la langue, 1 dans chaque joue et 1 au niveau de la lèvre supérieure.

Et quelles ont été les préconisations des professionnels ? Est-ce que tu as réussi à régler le problème ?

J’ai pris rendez-vous avec une chiropractrice qui m’a recommandé des exercices buccaux pour détendre les freins. Cela a effectivement détendu le frein de joue. Et heureusement, car en Normandie, personne ne coupe les freins de joues. 

Cependant, le problème persistait pour les freins de la lèvre supérieure et de la langue. J’ai donc cette fois pris rendez-vous avec un chirurgien-dentiste pour les faire couper au laser.

Cette démarche s’est effectuée en plusieurs fois : on a commencé à l’âge de 5 mois par couper le frein de lèvre supérieure qui était particulièrement restrictif. Mais Arya pleurait trop, donc il a fallu le faire en 2 fois. Ensuite, nous avons eu différents rendez-vous pendant 3 semaines. Mais étant donné que l’allaitement restait compliqué, nous avons également pris la décision de couper le frein de langue à l’âge de 6 mois.

Depuis 6 mois ½, l’allaitement est devenu merveilleux !

As-tu déjà reçu des remarques qui t’ont marqué concernant ton allaitement de la part de ton entourage ou d’inconnus ?

Du côté de la famille, pas du tout. En effet, dans ma famille, je suis la seule à avoir allaité, mais mes parents en sont très fiers. Et du côté de la famille de mon conjoint, j’ai appris que ma belle-mère avait elle-même allaité mon conjoint pendant 6 mois, donc je n’ai eu aucune remarque négative de leur part.

En Normandie, la plupart des mamans que je côtoie ont allaité. Mais dans les Deux-Sèvres, la mentalité était différente. L’allaitement était plus tabou. J’avais l’impression d’être une extraterrestre. Je me souviens notamment pendant le tire-allaitement de mon fils, on m’a dit au travail : “tu vas te traire.

Pour Arya, j’ai rarement allaité en public avant l’âge de 6 mois, car Arya refusait. Mais depuis, j’allaite sans problème à l’extérieur et je n’ai jamais eu de réflexion. Au contraire, je trouve les regards sur l’allaitement très bienveillants.

Tu n’as donc jamais renoncé à allaiter dehors par peur de gêner ?

Non, jamais.

Que dirais-tu à une maman qui aimerait allaiter mais qui appréhende cette expérience ?

Je lui dirais que c’est une magnifique aventure. Qu’il ne faut pas avoir peur du regard des autres. Personnellement, je n’ai jamais été pudique, mais je suis assez casanière et solitaire, par conséquent les avis des autres m’importent peu. Je lui conseillerais également de bien se préparer, soit avec une conseillère en lactation, soit en se documentant, sur Instagram par exemple. Lorsqu’on est renseigné, on fait plus facilement face aux difficultés.

Si tu devais recommencer à zéro cette aventure qu’est l’allaitement, est-ce que tu changerais quelque chose ?

Non, je me suis toujours écoutée. Parfois, j’ai même envie d’avoir des bébés juste pour les allaiter. 😂​ L’expérience de l’allaitement est quelque chose d’incroyable, remplie de câlins et d’amour.

Dans le kamasutra de l’allaitement, quelle est ta position préférée ?

J’aime beaucoup la position de la louve, couchée dans le lit.

La position de la louve se pratique à 4 pattes, avec bébé en dessous, légèrement surélevé par des coussin, sa bouche au niveau du sein. Cette position est particulièrement adaptée en cas d’engorgement.

Merci Alison pour ton précieux témoignage 🙏​

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